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Régine Albert – Écrivain

(H.B-533)- Par un beau matin d’hiver – Neige sur un village vendéen
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(Vers le bois clos)

Exposé au Salon de la S.N.B.A. en 1983 à Paris.

Tableau volé au cours de l’exposition du Grand Palais.
Toussaint l’autodidacte est entré en peinture en 1964 comme on entre en religion. Depuis ce temps là, son ciel est constellé d’étoiles qui brillent bien haut dans les galaxies parisiennes et surtout américaines.
Étonnant, lorsque l’on sait que neuf toiles sur dix sorties de ses mains s’inspirent du paysage vendéen. Ses peintures, presque des enluminures, naissent dans l’atelier douillet et serein du Poiré-sur-Vie, refuge tendre et vivant, havre musical où flottent les effluves de chants italiens, la voix de Pavarotti, la musique de Bach ou de Monteverdi.
Sous le regard candide du caniche caramel, il pose les touches de couleur d’une imagerie agreste empruntée au monde de Brueghel, Fra Angelico. La Renaissance marque de son doigt chaque oeuvre polie sous le pinceau raffiné de l’artiste.
En cultivant son art, Raphaël Toussaint rejoint deux rêves lovés au fond de sa mémoire.
Deux éclats lumineux :

le peintre René Robin son maître et l’enfant qui voulait devenir chanteur.

Le charme opère et fait naître de ce talent magique une peinture qui chante.
Extrait de l’album de Gérard Rabiller « Ateliers d’Artistes ».

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Jean-Benoît Albertini – Préfet de la Vendée

Mai 2015

(H.B-887)- Le Logis de Moque Souris St Vincent sur Graon
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2016
« La Vendée est une scène où le peintre dispose d’un privilège redoutable :

celui de devoir choisir entre mille lieux et autant de sentiments mêlés, trésors cachés de cette terre attachante, beauté spontanée de la nature et richesses

du travail des hommes, dans les grandes œuvres, comme dans les activités les plus quotidiennes.
Vous offrez aujourd’hui à ceux qui vous aiment comme à ceux qui vous découvrent,

une sélection très personnelle et pourtant si universelle de ce qui peut se partager ici !
Si le geste technique s’impose d’évidence, on ne s’y arrête pas car ce qui prend le regard, très vite, c’est la vie même qui se dégage des scènes que vous nous offrez :

paysages revisités au gré de vos rêves, de vos souvenirs et de vos rencontres, mais dont la fidélité est toujours la marque première.

Fidélité aux lieux qui vous parlent, aux liens humains auxquels vous tenez, à la Vendée qui vous habite et que vous faites aimer plus encore à ceux qui la croyaient connaître.
Vous exaltez cet amour en l’ouvrant au monde sous des cieux profonds et des horizons qui élargissent encore nos frontières.
Et l’inspiration vous habite et que rend si bien cette exposition, nous donne la clé de votre parcours, plus lumineuse encore en ce cinquantième anniversaire :

votre peinture est une Pentecôte ! Elle convertit le regard et parle aux cœurs des hommes. »

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Jeanne BOURIN

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Portait d’homme, portrait de peintre

J’ai beaucoup d’amitié pour Raphaël TOUSSAINT et cela depuis de longues années déjà. C’est un homme sincère qui a un caractère très fort, le sens de l’hospitalité et un sens du contact humain que j’aime.
Dans sa peinture, il y a trois choses qu’il me plaît à retrouver :
–          La première chose c’est la confiance en Dieu, la croyance en Dieu, parce qu’en fait on sent très bien à travers l’œuvre de Raphaël qu’il a cette espèce de joie que donne l’espérance, l’espérance chrétienne. C’est aussi quelque chose d’essentiel à mes yeux et à ses yeux aussi, je le sais. On ne peut absolument pas dissocier l’œuvre de Raphaël de sa foi en Dieu. Quand on croit en Dieu, tout est espérance ;
–          La deuxième chose qui fait que nous sommes très proches également, c’est que justement à travers Bruegel comme à travers l’œuvre de Raphaël TOUSSAINT, je retrouve cet exact souci de la vérité, du moindre détail, du moment saisi au vif qu’il représente avec humour et respect. C’est également ma quête personnelle du détail juste de la vie quotidienne qui m’intéresse. La vie quotidienne me semble essentielle. On l’a longtemps ignorée, effacée, oubliée dans les livres d’histoire. Dans les tableaux de Raphaël je la retrouve et l’admire ;
–          La troisième chose c’est le goût de la nature. Il y a chez lui cette sorte d’amour que je ressens profondément parce que pour moi aussi, la nature est riche de dons. J’y vois le reflet de la création qui m’enchante. Par ailleurs, il y a dans la nature un ressourcement constant, une beauté, quelque chose de profondément harmonieux à vivre.
L’enfance est l’humus où plongent les racines de l’être humain. Ce n’est pas discutable, mais je ne crois pas chez Raphaël à cette nostalgie de l’enfance. Nostalgie du passé sûrement, parce qu’il n’est pas Vendéen pour rien. Il est certain que tout Vendéen est très attaché au passé, un passé ô combien ! valeureux, où a été défendu avec tant de foi, d’ardeur, de courage et de vaillance un idéal qui hélas ! n’a pas triomphé. On retrouve cette nostalgie du passé chez lui. La nostalgie de l’enfance, je n’en suis pas si sûre. Il me semble qu’il y a dans sa peinture trop de gaieté, de force et de vitalité. Une espèce de courant joyeux qui ne va pas avec le mot nostalgie. Les gens qui sont tournés vers l’enfance et restent nostalgiques des années passées, n’ont pas ce dynamisme.
Raphaël TOUSSAINT peintre de la Vendée ?
Une Vendée intemporelle.
Je crois que réellement les spécificités de chaque province sont des caractéristiques fondamentales. Il n’est pas possible que cela soit autrement et cela durera tant qu’il y aura la Vendée, tant qu’il y aura la France. Je n’imagine pas un seconde qu’on puisse recréer une Vendée qui soit autre que ce qu’elle est. Il y a dans ce pays une telle puissance du terroir, une telle force de tradition ! L’identité de la Vendée n’est donc pas menacée, mais que Raphaël contribue à la maintenir, c’est certain.
Je ne pense pas qu’elle soit menacée parce qu’elle est trop incarnée, il y a des terres comme ça. Je pense à l’Alsace, au Pays Basque qui sont des pays tellement originaux parce qu’ils sont totalement différents des autres. Et la Vendée est tout à fait de ceux-là. Il n’est pas pensable que cela puisse se diluer. Raphaël TOUSSAINT fait partie de ceux qui y insistent, et il a parfaitement raison. Ces caractéristiques, on les retrouve dans toute son œuvre.
Ce n’est pas une peinture militante, mais pourquoi ne serait-elle pas militante de Dieu, militante de l’espérance aussi, et peut-être aussi d’autre chose ?…
Dans sa peinture, il y a toute cette fraicheur, toute cette candeur, toute cette joie de vivre, toute cette innocence qui, en effet, doit être ce qu’on retrouve
quand on passe de l’autre côté des Portes d’Or.
Comme on disait au Moyen-âge…
Mes Amis disparus –
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Dom Thierry BARBEAU – Moine de Solesmes

Son lieu de Retraite

ABBAYE De SOLESMES 15 AOÛT 2021
RÉFLEXIONS
Après ma découverte d’un monde que je n’avais à ce jour pas encore pénétré .
Ce Monde qui est dans le Monde, mais ne vit pas comme le Monde .
Car ici tout est Paix – Calme et Beauté
Certes un choix de vie. Un mode de vie particulier, choisi et voulu
Ici , tout est réfléchi et le futile et l’inutile n’ont pas leur place.
Et pourtant tous ces religieux ( ces Moines) vivent dans une sérénité évidente ,
une joie de vivre paisible et parfois amusante. Ils savent prier certes ,mais Ils savent aussi
rire et s’amuser … comme tout le monde .
Avec le Père Abbé, pourtant si impressionnant dans ses habits d’apparat quand Il officie…

n’avons nous pas ri aux éclats après les histoires drôles qu’Il savait raconter
Ces Moines sont comme nous c’est certain, mais Ils donnent à la vie, à leur vie … un sens des valeurs
que nous , qui sommes en dehors de « leur Clôture » , ne savons plus percevoir et mettre en application…
Et sans doute que leur contact durant ces deux jours nous fait réfléchir sur ce que peut être la vraie vie .
Pas si simple la réponse… À chacun de prendre le bon chemin .

Invité par le Père Abbé et Ses Moines afin de vivre dans la solennité la Fête de l’Assomption , et de découvrir un univers qui m’était inconnu. :

SOLESMES et Son Chant Grégorien ont élevé mes pensées vers la Bienheureuse Vierge Marie

Réjouissons nous tous en célébrant ce jour de fête en son honneur, Avec joie, je partage avec vous ces moments forts vécus.  Raphaël Toussaint

Vidéo

(H.B-881)- Jeu de lumière sur le marais poitevin et l’Abbaye de Maillezais
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Un tableau est un rayonnement ; bien plus qu’une lumière peinte, une lumière projetée. Les Anciens disaient que la beauté est une splendeur, la projection au dehors de ce qu’il y a de plus intime, d’une part du mystère des êtres. La beauté est au-delà de l’oeuvre d’art qui la réfléchit, elle la dépasse infiniment. Même dans la beauté que nous présente la terre, celle d’un paysage, des gestes ordinaires de la vie des hommes, la beauté est au-delà. Celle-ci est à fois immanente et transcendante à notre monde. La peinture de Raphaël Toussaint y conduit heureusement.

De ce nouveau tableau de Raphaël Toussaint émane une atmosphère très particulière, par un jeu subtil de lumière. Une douce lumière, diffuse, imperceptible – diaphane serait-on tenté de dire – éclaire la scène, l’enveloppe de sa quiétude. Ce n’est pas vraiment un paysage de neige, du moins de grosse neige, inconnue d’ailleurs du marais poitevin. Plutôt un bon givre, une fine couche poudreuse bien froide sur une végétation automnale qui garde encore son feuillage.

Le temps est au recueillement, à l’intimité ou à la solitude. Les enfants se tiennent sagement dans la yole qui s’avance. Ce n’est pas encore l’heure des batailles de neige, des glissades. Sur la passerelle jetée au-dessus du canal, la présence amicale d’une figure familière. Ceux auxquels Raphaël Toussaint accorde son amitié savent qu’elle est empreinte d’une rare qualité : la fidélité.

À l’horizon, émergeant des frondaisons, les ruines majestueuses de l’Abbaye de Maillezais. C’est vers elles – pourtant presque invisibles – qu’est sans cesse ramené notre regard, que semble conduire l’ami sur la passerelle. Sur ses chemins, sur ses voies d’eau, Raphaël Toussaint ne s’égare pas, il sait où il va. Et nous avec lui. Fermez les yeux un instant et vous entendrez la prière chantée des moines que les larges baies et les hautes voûtes ne retiennent plus :

Ad te levavi animam meam, Deus meus.

« Vers vous, ô mon Dieu, j’ai élevé mon âme. »

(Introït du 1er dimanche de l’Avent)

En ouvrant les yeux, vous verrez que c’est de là que vient la lumière si particulière du tableau.

Oui, arrêtez-vous longuement sur les paysages peints de Raphaël Toussaint, laissez-vous imprégner de leur lumière pour que vos sens internes en reçoivent la délicate impression, en gardent intimement le souvenir. Alors au cours de vos promenades, au milieu des paysages qui vous sont pourtant les plus familiers, à toute heure du jour, même sous le ciel gris et froid de l’hiver, vous percevrez une lumière – et des couleurs ! – que vous ne connaissiez pas : émotion et joie très pures de la contemplation.

Merci, Cher Raphaël, les voies que trace votre pinceau sont celles du réenchantement du monde.

Dom Thierry Barbeau – Moine de Solesmes

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Les œuvres d’art sacré

Par Dom Thierry BARBEAU

(H.B-781)- La croix du Christ rayonnant sur le monde
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Dans quelques uns de ses tableaux, Raphaël Toussaint donne à voir des sujets proprement religieux. À travers eux, nous touchons peut-être la corde la plus sensible de l’œuvre, le pinceau le plus délicat du peintre. Disséminés au milieu d’une production si abondante, ils semblent s’être dérobés à la pudeur dont cet artiste si sensible entoure son travail.

Les œuvres d’art sacré de Raphaël Toussaint sont comme des étoiles scintillantes au firmament de ses paysages. Peut-être ne jettent-elles pas sur son œuvre la pleine lumière du soleil ? Mais, telle l’étoile du berger, elles conduisent sûrement à entrevoir quelques chose de l’âme profonde de l’artiste. Or l’âme du peintre, n’est-elle pas aussi sa peinture ? Ne s’offre-t-elle pas au bout de son pinceau ?

Raphaël Toussaint abandonne ici les paysages si variés, si tendrement aimés pour le symbole.

C’est bien au langage symbolique qu’appartient le « Notre Père ou la Croix du Christ rayonnant sur le monde ». Une grande croix nue élevée au dessus du globe terrestre. Nue, pas vraiment. En son centre, le Sacré-Cœur. Le cœur débordant d’Amour de Jésus qui, de la croix, rayonne sur le monde. Cet Amour dont le Saint-Esprit est la personnification, symbolisé par la colombe qui étend ses ailes au dessus des bras de la croix. De la croix du Christ, ce ne sont pas les souffrances du Crucifié que montre Raphaël Toussaint, mais le saignement de l’Amour.

La croix n’est pas seule face au monde qu’elle inonde de sa clarté. Des femmes se tiennent sur la terre, les mains levées. Les sœurs de la Visitation Sainte-Marie qui font monter vers la Croix le chant du Notre Père… Trinité d’Amour du Père, du Fils et du Saint-Esprit, à laquelle répondent ces femmes totalement consacrées à Dieu, par l’invocation de son Nom.

Échange entre le Cœur aimant et l’humanité. Cœur à cœur entre le ciel et la terre, entre Dieu et l’homme, entre le Christ et l’âme. Ce tableau serait-il l’image de l’échange des cœurs entre le don de l’Amour divin – par la blessure du Cœur du Fils Bien-Aimé du Père et l’effusion de l’Esprit – et l’aspiration de l’homme à l’amour ?… Cette rencontre est celle de la sensibilité et de l’amour. N’est-ce pas la voie empruntée par Raphaël Toussaint dans sa peinture ?

Sous le pinceau de Raphaël Toussaint, la Croix est devenue dans ce nouveau tableau « L’Arbre de Vie ». Par sa Croix, le Christ a ouvert le chemin qui conduit au paradis retrouvé, où fructifie pour nous l’Arbre de Vie Crux fidelis, inter omnes Arbor una nobilis. « Croix fidèle, arbre unique, noble entre nous ! Nulle forêt n’en produit de tel par ses feuilles, ses fleurs et ses fruits ! », chante la mélodie grégorienne dans la liturgie du Vendredi Saint.

(H.B-852)-L’Arbre de vie-2009-hsb de 27×19 cm.
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Les racines de cet arbre aux dimensions du monde s’étendent sur tous les continents. Son feuillage est verdoyant et ses fruits, abondants. Symbole puissant du Royaume de Dieu, qui, né d’une humble semence, devient le grand arbre où les oiseaux viennent s’abriter

(H.B-858)- Béatification du pape Jean Paul II – Lourdes-2011-27×35 cm.
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Raphaël Toussaint retrouve son expression habituelle dans ce tableau d’hommage, la « Béatification de Jean Paul II »: un paysage, celui, si évocateur, du sanctuaire marial de Lourdes. La grotte de Massabielle, la basilique haute avec son élégant clocher et, tout au fond, la tour trapue du vieux château-fort. Paysage familier au pèlerin de Notre Dame. Paysage de neige qui magnifie tout, sous un ciel d’azur. Le temps est radieux, environné d’une douce et chaude lumière, comme l’amour au cœur d’une mère. C’est vers elle que les fidèles s’avancent sur la rive du Gave. Ils pérégrinent, joyeux, au chant des beaux cantiques si populaires. Raphaël Toussaint rend là un émouvant hommage à Jean Paul II, lui-même pèlerin de Lourdes, et dont la devise Totus Tuus Ego Sum, Maria, « Je suis tout à vous, Marie », empruntée à Saint Louis-Marie Grignon de Monfort, traduit la profonde dévotion mariale.

Hommage pudique que le peintre a voulu adresser à ce pape poète, qui sut si bien toucher le cœur des artistes, dont la vocation, leur a-t-il rappelé, est la beauté:

« L’Océan infini de beauté où l’émerveillement devient admiration, ivresse, joie indicible ! »

(H.B-866)-Impression nocturne sur la Vierge des Landes-2012-35×24 cm.
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La présence de la Mère de Dieu aux côtés des hommes est aussi l’image de cet autre tableau « Impression nocturne sur la Vierge des Landes », Dans cette scène tout intime. Le peintre a déposé la statue de la Vierge au cœur de son jardin, à l’endroit le plus reculé. Les roses rouges et blanches entourent la Belle Dame à la manière d’un arceau ou d’un rosaire ou s’égrène, tant de fois et amoureusement répété, le doux nom de Marie.

Raphaël Toussaint livre peut-être là le secret de son âme d’enfant. Nous inviterait-il à le rejoindre aux pieds de la Toute Belle ? – tout comme dans sa peinture, il nous offre de l’accompagner dans sa quête du Beau.

Si les peintures d’art sacré de Raphaël Toussaint laissent entrevoir quelque chose de l’âme de l’artiste, cette dernière ne s’exprime-t-elle pas aussi à travers ses autres tableaux ? La peinture religieuse ne l’est pas uniquement par son sujet, mais bien plus, par les sentiments qui l’inspirent. Les amis de Raphaël Toussaint ont dit sa sensibilité et ses grandes qualités artistiques. Ses tableaux, par le chatoiement des couleurs sous leurs lumières si particulières, ont été comparés aux riches miniatures des Livres d’Heures d’autrefois. Et son travail patient et précis n’est pas sans évoquer, il est vrai, celui du moine copiste. La peinture de Raphaël Toussaint est pure contemplation, quiétude de l’âme, jubilation du cœur.

Le chemin emprunté n’est pas celui des mystères de la vie du Sauveur, ni de la vie de sa Mère ou de ses saints, mais celui du paysage, de la nature qui, magnifiée sous le pinceau, est révélation d’une beauté plus parfaite, la Beauté de Dieu, dont la création est le vivant miroir.

Raphaël Toussaint croit en la beauté, mais aussi en la bonté des êtres. Les enfants, qui animent de leurs jeux sa peinture, ne sont-ils pas l’innocent reflet de la beauté et de la tendresse divine ?

En ce sens, c’est toute la peinture de Raphaël Toussaint qui est inspiration religieuse, poursuite joyeuse de la beauté et de bonté de Dieu. Ses tableaux ne sont pas tant l’image du paradis terrestre, que le dévoilement de la présence divine à travers les réalités de la terre, à la manière d’une icône qui se donne à voir, au sens le plus fort.

La peinture de Raphaël Toussaint est là pour nous aider à mieux percevoir cette beauté, en affinant notre regard, en un regard contemplatif.

Nous ne pouvons pas regarder un de ses tableaux sans recueillir et fixer en nous quelque chose de sa beauté.

Il transforme notre regard.

Certains marbres, dit-on, parviennent à la longue  fixer en eux la lumière et deviennent phosphorescents sous l’action du soleil.

Notre âme est moins dure que le marbre !

Alors merci, Cher Raphaël, vous nous ouvrez la porte de l’Espérance, vers un avenir aussi radieux que vos paysages de Vendée.

(H.B-786)-La Nuit de Noël-Paysage de neige-1999-38×46 cm.
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.Dom Thierry BARBEAU

Bibliographie

Les œuvres d’Art sacré

par Dom Thierry Barbeau

Extrait du Catalogue 1994-2015

Les voyages pittoresques de Raphaël Toussaint.

 

Comité Départemental du Tourisme de la Vendée –

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 Nathalie BATELLI:

(H.B-646)- Dans le Marais poitevin – Le peintre
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Par-delà l’ordinaire

De : Mustapha Chelbi –

Belles Lettres et Beaux-Arts – Impressions d’Artistes – Novembre 2004

Christiane Peugeot, Directrice de l’Espace Culturel Atelier Z, aime souvent dire, et à juste titre : « l’ordinaire est une gène… Il ne faut pas le laisser prendre par le quotidien… Le rêve… le rêve… Réjouissons-nous de notre faculté de créer qui nous permet de sortir des sentiers battus et d’atteindre l’autre réalité ». On a vraiment l’impression qu’elle parle de Raphaël Toussaint. En réalité, elle parle de tous les artistes ayant pour vocation de dépasser la réalité. En visionnaire talentueux, Raphaël Toussaint offre une peinture qui émerveille le regard.

Présent dans chacune de ses toiles, non seulement par son talent mais aussi physiquement présent, un peu comme s’il était le gardien, l’ange-gardien de son oeuvre, Raphaël Toussaint désigne un Eden possible… L’Eden esthétique… fenêtre vers un bonheur enfin accessible… Il est là, témoin des mariés couverts de fleurs à la sortie de l’église, jouant avec les enfants à la sortie de l’école, bavardant avec les anciens sur la place du village, bravant la colère de la mer avec les pécheurs, travaillant la terre avec les paysans, admirant la beauté de la nature avec les promeneurs. Raphaël Toussaint signe chacun de ses tableaux par sa présence. Une présence nécessaire tant elle atteste du sérieux de l’engagement de l’artiste dans la création de son univers.

Naïf de croire que Raphaël Toussaint est uniquement un peintre naïf ! C’est aussi un artiste ayant la force plastique des grands peintres de l’âge classique.

Peintre paysagiste remarquable transformant la réalité en tremplin vers le merveilleux, Raphaël Toussaint débarrasse

le visible de la gangue ennuyeuse du banal pour ouvrir les portes du rêve.

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(H.B-904)- SEUL – Regard vers la Lumière
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Par Bernard Chupin

«Vendéen de Cœur – Puyfolais de la première heure»

Samedi 18 Juillet 2020

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  Philippe Darniche 

Sénateur de la Vendée

(H.B-688)- Le Mont des Alouettes sous la neige
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Au cœur de la Vendée militaire, dominant les hauteurs du Mont des Alouettes (231m d’altitude) avec une vue panoramique

imprenable embrassant le bocage vendéen, la chapelle des Alouettes est devenue un mémorial aux victimes des Guerres de Vendée.

Lieu de pèlerinage de style néogothique, cette église commémorative fut érigée (1823-1830) grâce aux dons généreux de la Duchesse d’Angoulême (1778-1851), fille ainée de Louis XVI.

Cette œuvre dépouillée porte à elle seule toute la symbolique vendéenne :

Sa fidélité à la chrétienté dont la chapelle ciselée est un des plus forts témoignages du département

Ses moulins qui rappellent le travail de meuniers sur une terre ouverte au vent

Sa vocation agraire d’où les vendéens ont forgé leur sens de l’effort et de la réussite.

Présentation de la peinture murale du Poiré-sur-Vie par

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Léon DARNIS

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L’œuvre originale

Présentation de la peinture murale du Poiré-sur-Vie
par Léon DARNIS

Passionné par l’art, je pensais depuis longtemps que ce dernier quart du vingtième siècle verrait une formidable éclosion de demande dans ce domaine.

C’est ce qui s’est passé pour le marché de l’art ; c’est ce qui s’est passé surtout pour les salons et les expositions.

Une attraction populaire, au sens noble du terme, c’est -à-dire participant de tout un peuple, s’est développée, doublée d’une initiation et d’une sensibilisation au phénomène artistique.

A ce titre, on peut dire que dans le monde d’aujourd’hui, le droit à la culture constitue une véritable liberté fondamentale pour les citoyens.

Encore faut-il ne pas galvauder la culture et, sous prétexte d’art moderne, ne pas porter aux nues la médiocrité, voire la nullité, ni non plus la vulgarité… voire la grossièreté.

Encore faut-il susciter l’occasion pour tous et pour chacun de partager l’émotion artistique.

Une grande peinture murale au cœur de la ville me paraît être à la fois une attraction et aussi une invitation dans se sens.

Il n’est pas habituel qu’une commune rurale passe une semblable commande à un peintre de grand renom.

Cette initiative a pourtant été décidée et bien préméditée. Nous avons confié à Raphaël TOUSSAINT un emplacement privilégié (et très inhabituel pour lui) afin qu’il puisse s’exprimer à sa façon, c’est-à-dire, sans préalable et sans a priori, mais selon sa technique picturale et selon sa sensibilité particulière.

Le grand mérite de Raphaël TOUSSAINT a été de composer un panneau initial de 61cm x 50cm qui puisse supporter un agrandissement de 480 fois pour couvrir 12m x 12m.

L’intérêt de la réalisation in situ par les ateliers CHENU est d’avoir intégré les habitants du Poiré-sur-Vie ainsi que de nombreux visiteurs au long et merveilleux travail d’une équipe de jeunes, passionnés pour cette tâche.

Maintenant le résultat est là devant nous. C’est le rêve et la poésie de Raphaël TOUSSAINT sur grand écran. C’est aussi l’Art, le vrai, qui descend dans la Rue et cela était depuis longtemps ma secrète ambition.

                                                                                                                                                                                   Léon DARNIS – Maire du Poiré-sur-Vie – Octobre 1990

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Éric DUCHAMP

(H.B-816)- Le Canal des hollandais  La Plaine de Luçon.
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La lumière est le liant de son travail de peintre, c’est l’élément déterminant qui élève sa peinture au rang qu’elle occupe actuellement. Le fait qu’il utilise une technique de peinture sur bois donne cette qualité soyeuse et satinée à la couleur.
La lumière est rayonnante, c’est une lumière établie sur une vision très belle de la vie, idéalisée mais qui rappelle la beauté des jours tranquilles au bord de l’eau par une belle matinée de printemps, le silence éveillé d’une journée d’hiver quand la neige s’est posée sur les choses pour les magnifier…
Extrait de texte

Eric DUCHAMP – « Arts Actualités Magazine

 

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Alain FAVELLE 

Journaliste – Critique d’Art

Nomination comme Sociétaire du  Salon d’automne sur recommandation de d’Édouard Mac Avoy

Tableau exposé:

(H.B-27)- Noces villageoises – Mariage à la campagne
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Comme un joyau profond au milieu

de nos vies, l’œuvre de

Raphaël Toussaint

par ses très purs éclats

illumine notre regard et scintille

en notre âme

Alain Favelle

Critique d’Art

En conclusion, situons Raphaël Toussaint dans la peinture contemporaine. Nous avons parlé des Livre d’Heures.

Nous pensions à pol de Limbourg illustrant les Très riches Heure du Duc de Berry.

Puis à de très grands contemporains: Jan Van Eyck et Van Der Weyden. Enfin à leurs successeurs plus tardifs:

ces merveilleux miniaturistes du Siècle d’Or Hollandais, avec leurs scènes intimistes, culminant avec Pieter De Hooch et Vermeer.

 Oui ! à tous ces peintres qui se penchèrent avec tant d’acuité, de patience et de méditation sur les rapports de l’homme avec ses semblables, son milieu, avec les grandes questions philosophiques ! Pour nous offrir ces tableaux admirables où tout est à sa place ! Où, surtout, la vie intérieure de l’artiste paraît meubler l’espace et la vie du tableau ! À tel point, que l’air, l’atmosphère de l’œuvre semblent matérialisés, palpables, habités, que les plans successifs de la perception, de l’émotion, de la réflexion y sont lisibles, et enfin que les personnages y semblent animés de présence et de vie. !

Évidemment c’est dans un tout autre registre qu’opère Raphaël TOUSSAINT : celui du paysage de sa Vendée. Mais la qualité de son approche est la même,

tant dans son inspiration, sa volonté, son métier, son art.

À un moment où dans la peinture contemporaine règnent tant d’ignorances, d’impostures, voire de folies, où on fait n’importe quoi et n’importe comment, il est bon qu’un peintre véritable, comme Raphaël Toussaint, sans qu’il en ignore les acquis picturaux de son époque, nous rappelle les grandes vertus des Maîtres du passé, pour nous offrir, par ses tableaux, au milieu de nos vies, des joyaux précieux qui, par leurs très purs éclats illuminent notre regard et scintillent en notre âme.

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Vous venez de parcourir et de découvrir sa vie de peintre. En conclusion de ce long cheminement et dans la quiétude de son jardin, parmi les fleurs et les arbres, dans cette nature qu’il aime et qui l’inspire, laissez-moi vous dire :Je crois qu’il y a eu, qu’il y a et qu’il y aura encore et sûrement des peintres dits de : « La Réalité Poétique », des grands et des moins grands. Tous ont, chacun dans leur degré de valeur propre, leur manière de s’exprimer, leur particularité, leur personnalité. Reconnaître un Rousseau, un Bombois, un Vivin, un Raffy le Persan, un Ghiglion-Green, un Jean Eve, un Rimbert et bien d’autres, et ne pas les confondre, c’est cela la différence.

Et je crois en toute modestie que Raphaël Toussaint, c’est aussi la différence

En souhaitant que le chemin soit encore long à parcourir, et que nous puissions le continuer ensemble.

Au revoir.

 


Alain FAVELLE

Sociétaire d’Association Internationale des Critiques d’Art

Extrait des propos d’Alain Favelle

(critique d’art) sur Raphaël Toussaint

(H.B-880)- L’Abbaye de Maillezais – Un matin dans la lumière printanière
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Toussaint passe de l’attitude perceptive à l’attitude contemplative

Son tableau, tout en laissant juste part au réel est devenu une pure image mentale, une action de l’esprit, fruit de la contemplation

Dans son œuvre, il y a une pure contemplation de l’évidence qui est le réel, et une évidence de la contemplation qui est la pensée et l’âme profonde du peintre

 

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Patrick Fritsch

(H.B-842)- Soleil levant sur le logis de la Chabotterie – 2008
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Au fil des jours, au fil des mois,
Raphaël Toussaint peint la Vendée…
De moulins, en logis, de rivage, en bocage,
L’artiste transpose les couleurs, dans une savante alchimie chromatique,
Les senteurs des chemins creux, ou les caprices du vent du large.
Raphaël Toussaint rêve ; et il peint son rêve,
D’ailleurs il ne peint qu’un seul et unique tableau,
Toujours le même, celui du bonheur perpétuel ;
Dans un monde utopiste oublié des automobiles,
Où l’on ne se déplace qu’à pied, en train à vapeur ou… en bateau à voile,
Qu’importe les distances, les heures ne comptent plus.
Les saisons s’égrènent mais le temps s’est figé.
Les disparus côtoient les vivants,
Saluant pour l’éternité la joie de vivre dans un pays de cocagne.
Baignée de lumière, cette terre, si chère à Jean Yole, se révèle,
Dans de vibrantes harmonies.
De la palette au chevalet, les notes de couleurs deviennent musique.
Sur le tableau, les personnages chantent comme dans l’acte final
D’un opéra de Verdi que le peintre-chef d’orchestre a mis en scène.
Tel un choeur unique, les figurants répondent au rythme
Du pinceau baguette du maître.
Alors le coloriste prend sa revanche sur le ténor.
Oubliant la Scala, l’artiste fait un pied de nez au destin :
Sur la peinture de Raphaël Toussaint,
Le rideau ne tombera jamais…

Patrick Fritsch 

Directeur Artistique Offset 5

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Pierre GEAY

(H.B-718)- La Chabotterie – Pique nique.
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Le Logis de la Chabotterie est « un des plus curieux manoirs du pays par son ancienneté et sa conservation » selon Dugast-Matifeux

Ses bâtiments qui datent de diverses époques, du XVe au XVIIIe, ont été restaurés par le Département de la Vendée en 1993 dans son état fin XVIIIe siècle.
Haut Lieu des Guerres de Vendée, qui y prennent fin avec la capture du Général CHARETTE,

il évoque l’histoire du soulèvement et la figure de son chef le plus populaire. Le cadre raffiné du logis offre une découverte de la douceur de vivre à la campagne, propre à la Société du Bas-Poitou, avant la Révolution , avec ses jardins recréés et son environnement bocager restitué.

Pierre GEAY

     Maire de Saint-Pierre-et-Miquelon et Conseiller Général de Vendée

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(H.B-726)- La Croix de Charette et le Logis de la Chabotterie
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Le souvenir de la Guerre de Vendée et du Général CHARETTE prend toute sa dimension à La Chabotterie. Dans la cuisine du logis, la table d’origine atteste encore du passage de CHARETTE blessé. Un parcours spectacle retrace de façon inédite les principaux événements du soulèvement vendéen jusqu’en 1796. A quelques 200 mètres, en cheminant vers le bois attenant, vous pourrez admirer la croix élevée en souvenir de la capture de CHARETTE, lieu désormais historique

Désormais le Logis de la Chabotterie est devenu l’un des pôles majeurs du tourisme culturel de la Vendée et des Pays de la Loire, qui offre au visiteur mélomane son grand Festival d’été « Musique Baroque en Vendée »

Pierre GEAY – Maire de Saint-Sulpice-le-Verdon et Conseiller Général de Vendée

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Henri GRIFFON

Démarche picturale

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Aujourd’hui le manque d’humanisme tue l’Art à petit feu

Il est indispensable de bien connaître l’homme pour comprendre l’œuvre.

L’artiste est sincère de cœur et d’esprit.

L’œuvre est cohérente et sentimentale.

Raphaël n’est pas un imitateur, il n’est pas un suiveur, il est TOUSSAINT. Sur les cimaises d’une galerie, l’œil averti va reconnaître la facture d’un grand maître

d’aussi loin que l’on porte le regard, il est facile d’identifier une personnalité. Le graphisme et la couleur vont nous y aider. Il y a, dans chacun des peintres, un ordre particulier : un trait, un grain typique, une originalité ou un élément de choc immédiat, celui-ci fût-il d’une extrême douceur. Un TOUSSAINT se reconnaît immédiatement. Il y a certitude d’être en face d’une personnalité.

Les années 80 sont le début de la reconnaissance officielle, le succès dépasse les frontières. La galerie PHILIPPS aux USA organise une exposition individuelle. Toute la production sera écoulée systématiquement. Il faudra toute la persuasion d’André LEMAIRE pour réintégrer la galerie 93 (Faubourg St Honoré à Paris), où les collectionneurs français, américains et japonais viennent l’apprécier.

Raphaël TOUSSAINT possède son métier à la perfection mais est-il encore naïf ? Au sens strict de la définition, il ne l’est plus depuis la fin des années 70, au sens large, il est le représentant le plus important dans ce courant post-naïf où la maîtrise du dessin et de la couleur est devenue l’aboutissement.

Qu’importe les classifications, il a inspiré, à ce jour, beaucoup de suiveurs mais son art reste unique et inégalé. Il sera toujours victime de cette contradiction chère à André BRETON qui souhaitait une inspiration à l’état brut dépourvue de toute influence extérieure et qui, en même temps, reconnaissait la nécessité de produire beaucoup, de confronter les œuvres entre elles pour mieux les situer et en comprendre l’évolution.

TOUSSAINT peint avec ses yeux et son cœur. Il ne peut se passer des formes naturelles, il travaille sans truquage, sans concession, il recrée et ordonne la nature à sa manière. VAN GOGH rêvait souvent de « faire plus que le vrai » et il ajoutait : « Je suis ravi, ravi de ce que je vois ».

L’œuvre de TOUSSAINT est empreinte d’une émouvante et réconfortante sérénité, sérénité qui est le sceau des grands maîtres seuls capables d’affronter le temps.

Henri GRIFFON – 24 Juillet 1990

 (H.B-853)- Le Logis de la Giletière – Neige
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La peinture de TOUSSAINT est un hommage permanent au calme, à l’équilibre et au bonheur. L’homme est un intimiste, sa création est le reflet de sa vie. Il aime ce qu’il fait et peint avec aisance. « Je m’emploie, disait MATISSE, à créer un art qui soit pour le spectateur à quelque condition qu’il appartienne, une sorte de calmant cérébral, de trêve,

de certitude agréable qui donne la paix et la tranquillité… »
TOUSSAINT tend vers cette réalité. Travailleur infatigable, il est, comme les vrais artistes, inquiet, jamais sûr de sa dernière touche, aimant être rassuré. L’artiste se doit de douter

Estimé, il s’affirme depuis longtemps chez les connaisseurs. Raphaël TOUSSAINT n’est pas un peintre à la mode, il ne s’y prête pas. Il ne sera jamais une machine à produire

Exigeant avec son entourage, il est féroce avec lui-même
TOUSSAINT ne se soucie pas d’autre, qu’être lui-même, menant sa vie en accord avec son art

Henri GRIFFON – Juillet 1990 – Extrait de « Démarche picturale »

Les Très Riches heures de Raphaël TOUSSAINT

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(B.H-882)- Hiver sur le Château de la Richerie – Beaurepaire en Vendée 
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Dans son Traité du paysage, André Lhote distingue deux types de paysagiste, ceux du clair-obscur comme Rembrandt et ceux de la couleur des enlumineurs gothiques jusqu’à Van Gogh. Toussaint est un coloriste. Depuis 1994, la palette a toujours évolué, subtile comme dans les paysages de neige, parfois plus dure comme dans les marines

Elle devient feutrée et ouatée dans les ciels d’hiver alors qu’elle sait être plus violente dans l’Atlantique du Vendée Globe

L’artiste est capable de ce contraste suivant le moment du jour ou le besoin du sujet. Il ne s’agit pas que d’inspiration mais bien du résultat d’un travail approfondi suivant les exigences du métier, en cela bien sûr, Toussaint est tout sauf naïf.

Henri Griffon – Extrait du catalogue de l’exposition « Les Voyages Pittoresques de Raphaël Toussaint ».

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Louis Guesdon

(H.B-782)- Hommage au Vendée Globe – Le départ dans le chenal
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Ville des Sables d’Olonne

Ah ! Ce chenal aux départs et aux arrivées du Vendée Globe !

Fabuleuses olympiades que les épopées du Vendée Globe et ses grands coursiers des mers

Chaque fois les Sables d’Olonne, le temps de la course, deviennent le « nombril » de l’Océan

Chaque fois sont célébrées les retrouvailles d’un peuple avec son patrimoine : ses grands marins et son prestigieux passé portuaire

Merci à Raphaël Toussaint de mettre son grand talent à l’immortaliser.

Louis Guesdon -Député – Maire des Sables d’Olonne

(H.B-795)- Les Sables d’Olonne – La Tour d’Arundel
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Il y a quelques siècles de cela, la tour d’Arundel décourageait les assaillants. Sa mission a évolué et, désormais, elle guide les marins qui fréquentent le port des Sables d’Olonne. Elle est devenue une ambassadrice qui s’avance ardemment dans l’Océan à la suite de la jetée, souhaitant bienvenue aux navigateurs de tous horizons

Témoin, en son for intérieur, du patrimoine maritime de la ville, le château de la Chaume devise avec son voisin le Prieuré Saint-Nicolas. Pour eux, la vue est belle et les sujets de distractions ne manquent pas. Ils jettent une oeil sur les quais de la Chaume et sa sympathique animation. Ils se retournent et, sur la pointe des pieds, scrutent les dunes sauvages de La Paracou. Face à eux, les rires des enfants sur la grande plage, fierté de la station. Les soirs de spectacle, ils accompagnent les familles qui s’en vont rire aux Atlantes

Leur passe-temps favori reste pourtant d’admirer les bateaux. Certains quittent Port Olona encore timides, soucieux de ce qu’ils vont rencontrer là-bas, au bout du chenal. D’autres, fiers d’avoir été construits en Vendée, touchent l’eau pour la première fois et s’empressent de mettre les voiles pour aller promouvoir en France ou à l’étranger le savoir-faire local en la matière. Ils croisent les chalutiers, heureux d’une bonne pêche, qui saluent ce témoin de pierre ayant en mémoire toute l’histoire de leur port

Mais ce que préfèrent ces deux grands gaillards qui ont su se tailler une place de choix, c’est évidemment d’être bien placés pour suivre l’arrivée des courses prestigieuses à la voile. L’événement n’est pas rare aux Sables d’Olonne. Au total, des plus confidentielles aux plus renommées, il y a une cinquantaine d’épreuve chaque année

Ah ! Ce chenal aux arrivées du Vendée Globe ! Les digues se parent de couleurs, petits et grands se pressent avec émotion pour voir les traits éprouvés mais radieux des valeureux marins et à chaque fois, le mythe d’Ulysse hante tous les esprits

Pour sûr, la tour d’Arundel est l’un des témoins du port qui fait battre le cœur des Sablais.

Louis Guesdon – Député – Maire des Sables d’Olonne

Ce tableau a fait l’objet d’une lithographie originale tirée à 250 exemplaires (cf Lithographies)

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Paul GUTH – Ecrivain français 1910-1997

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Paris le 13 janvier 1990

Propos sur les

Très Riches Heures de Raphaël Toussaint

Étrange, mystérieux, troublant, un sphinx tout en lignes brisées, en spontanéités rompues.

– Vous avez des yeux de peintre ! dis-je, tout à trac, à Raphaël TOUSSAINT.

Ses yeux me sautent aux yeux. Je ne vois qu’eux. Un point d’interrogation tout en yeux, comme les ailes ocellées des papillons fabuleux des tropiques. D’où sa devise :

Savoir voir,
Savoir percevoir,
Afin de savoir concevoir

Né pour voir et faire voir. Jamais je n’ai vu d’yeux aussi immensément ouverts. A côté des siens, tous les autres semblent entrouverts comme si quelque chose les empêchait de s’ouvrir tout à fait. Pour embrasser l’univers, les yeux du Créateur doivent être ainsi du haut des Cieux.

En même temps, ô paradoxe ! ce Prince du regard s’avance masqué. Comme les personnages de la Commedia dell’arte dont le masque, au Carnaval de Venise, s’ouvre sur des prunelles d’ombre fouillant les gouffres. Elans et reculs, assauts et feintes, Escrimeur de l’infini.

Un Vendéen, du pays de la foi, encore saignant du génocide 1793. Né le 25 avril 1937, à La Roche-sur-Yon, sous le signe du Taureau : force sanguine. Les Taureaux triomphent aisément de leurs ennemis : ils savent commander et réussissent dans leurs affaires.

Un Taureau masqué, tel est mon Raphaël TOUSSAINT. Et d’abord son nom de gloire : un pseudonyme. L’état civil l’appelle Jacques DE LA CROIX. Doté d’un organe délicieux de ténor, Jacques DE LA CROIX voulait chanter. Le célèbre PANZERA était prêt à l’accueillir à 18 ans, dans sa classe du Conservatoire de Paris. Les parents de Jacques refusèrent. Pendant la guerre d’Algérie, à 21 ans, le 9 avril 1958, une effroyable blessure. Sinistre ironie. Jacques faisant son tour de garde, montant sur un mirador pour surveiller les alentours, une sentinelle française étrangement prénommée Ange le prenant pour un fellagha, lui tira dessus. Une balle explosive blesse cruellement le malheureux ténor, comment rivaliser désormais avec PAVAROTTI ? L’adorateur de MOZART, BEETHOVEN, BACH, VERDI, PUCCINI, remplaça les cordes vocales par les pinceaux.

Pour éviter toute confusion, il changea de nom. Un 1er Novembre, son beau-père, René ROBIN, l’aida à trouver ce pseudonyme : Raphaël, le dieu de la peinture, TOUSSAINT, la fête du jour.

Ainsi naquit, à 27 ans, en 1964, le peintre Raphaël TOUSSAINT, armé, pour mieux changer d’identité, d’une moustache et d’un bouc.

Le peintre René ROBIN, son mentor, son Pygmalion, forma Raphaël TOUSSAINT à la peinture qui, à vrai dire, couvait en lui depuis l’âge de treize ans. René ROBIN, un prodige de rigueur, de foi, de générosité folle, un patriarche qui se dépouillait pour les autres et lisait son livre d’oraisons en marchant. En hommage de gratitude, Raphaël TOUSSAINT le glisse dans tous ses tableaux : un petit bonhomme en rouge et noire, à cheveux blancs.

Raphaël TOUSSAINT, un peintre naïf ?… Un problème qui le turlupine. En France, pays d’étiquettes, on lui a collé celle-là sur le paletot. Et à moi aussi. Lui, en peinture, moi en littérature (pour mon cycle romanesque du Naïf).

Des jumeaux d’étiquettes.

– Ce titre de Naïf vous a-t-il gêné ? me demande-t-il.

Je réponds pour nous deux : oui et non. Naïf ne signifie pas niais, bêta, idiot. Naïf vient du mot latin nativus, comme au jour de sa naissance. Le naïf est celui qui naît chaque jour, et le monde avec lui. Il possède l’esprit d’enfance, un des trésors de Saint-François-d’Assise.

Il s’étonne de tout, s’émerveille de tout, ce qui, dans tous les métiers, est la source de création, de tout bonheur. Un jour, dans un jardin, un Anglais était assis sous un pommier. Une pomme tomba. « Pourquoi cette pomme est-elle allée de haut en bas et non de bas en haut ? » Ce naïf s’appelait NEWTON. De son étonnement il tira les lois de l’attraction universelle.

Dès ses débuts, le peintre Raphaël TOUSSAINT connut un succès vertigineux. A peine chacun de ses tableaux était-il sec qu’on l’achetait. Une tornade triomphale les emportait en Allemagne, aux Etats-Unis, au Japon, au Brésil. En un quart de siècle, il n’a pu garder chez lui que quatre toiles. Pour organiser l’exposition de 1989, dans leur ardente Galerie 93 Faubourg Saint-Honoré, à Paris, les lumineux mécènes André et Patrice LEMAIRE ont dû acheter trente et une toiles, toute la production du peintre depuis deux ans.

Son Eldorado ? Les Primitifs, les enlumineurs, la calligraphie, Jean FOUQUET (Le Livre d’Heures d’Etienne CHEVALIER), Les Très Riches Heures du duc de Berry Fra ANGELICO, BRUEGEL, les primitifs flamands, les Impressionnistes, surtout MONET, captant la lumière mieux que tout autre, VAN GOGH…

Il déploie sur ma table des reproductions de ses œuvres. En extase, je crois voir les Très Riches Heures du Duc de Vendée. Les joies de l’Hiver. Comme chez Bruegel, des gamins patinent sur un étang gelé. Un vieux couple ploie sous des fagots, comme le bûcheron de LA FONTAINE. Tout près, tassé sous la neige, un village où l’on voudrait vivre.

La cueillette des fleurs. Des fleurs de rêve, comme celles du Jardin d’Eden. Un sentier blanc d’avant l’invention de l’automobile, en tournant, mène au bonheur. Un ciel pour les anges où, sur chaque nuage, rayonne le trône de Dieu.

Bras dessus bras dessous, le marié et la mariée cheminent vers « La chapelle du Petit Luc » . « Vive la mariée ! » crient les enfants. Un paysan les salue de sa fourche. Prêt aux bénédictions, Monsieur le Curé et les enfants de chœur attendent le couple devant la chapelle.

La moisson, les semailles. Point de pétarades de tracteurs. Chez Raphaël TOUSSAINT, les paysans travaillent toujours à la faux, à la fourche, au râteau, comme aux temps immémoriaux. Le soleil brille comme pour les bergers d’Arcadie.

Suivant les saisons, on a chaud, on a froid, on a soif. On baigne dans une fraîcheur de bonheur de perpétuelle enfance. Nous sommes les camarades d’école de chacun des personnages. Avec chacun nous avons appris le B A… B A et la table de multiplication. Nous tutoyons chaque brin d’herbe, chaque feuille d’arbre. Dans cette petite église du village au clocher pointu comme un crayon, Dieu est plus à l’aise que dans les pompeuses cathédrales.

Naïf ?… Pas Naïf ?… Tout ce que je sais c’est que Raphaël TOUSSAINT est un des plus grands peintres d’aujourd’hui.

Il nous lave de toutes nos pollutions, drogues, pornographies, horreurs…

Pour aller au ciel sur la terre, prenez la main de notre Raphaël !

A quoi ressemble le Paradis…

A une toile de Raphaël TOUSSAINT !

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 Raphaël Toussaint chez Paul Guth

– Octobre 1992

André Lemaire – Directeur de la Revue

« Le Parlementaire »

(H.B-626)- Paris – Le Lapin agile
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3ème période.

COROT faisait figurer sur ses toiles un petit personnage au béret rouge, maintenant les experts en font plus cas que sa signature. Chez Raphaël TOUSSAINT, sur tous se tableaux il y a un « papy » vêtu d’une chemise rouge, le crâne orné d’une couronne de cheveux blancs. Sans ce personnage, Raphaël ne serait pas TOUSSAINT. Ce petit homme, c’est son beau-père, René ROBIN, un grand artiste, trop méconnu de ses contemporains, un merveilleux pastelliste. C’est lui, le premier, qui a « senti » les dons de son gendre. Il lui disait : « Regardez les primitifs flamands, regardez bien la nature, tout vient d’elle, essayez de la peindre ». Raphaël l’a écouté, le résultat fut éblouissant.
Hypersensible, Raphaël TOUSSAINT ne veut pas voir ce qui est laid, c’est certainement pour cela que ses tableaux sont si beaux et que ceux qui le connaissent l’aiment et sont amoureux de sa peinture.

André Lemaire – Directeur de la Revue « Le Parlementaire »

Raphaël  TOUSSAINT

Un peintre singulier, atypique, un maître d’aujourd’hui par

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Lois Levanier

Raphaël TOUSSAINT fait partie de tous ces peintres hors normes, qui subvertissent les genres et forcent les clivages

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Certes, il appartient à certains égards à ces « primitifs modernes » surtout à ses débuts, à condition de tordre le cou une fois pour toute à cette image

d’Épinal de gentils « peintres du dimanche », sous laquelle on les a trop longtemps présentés.

Ce sont au contraire, pour les meilleurs bien sûr, des artistes au caractère très affirmé, à la technique beaucoup plus maîtrisée qu’on ne l’a dit, dont on n’a guère montré l’aspect vraiment novateur : (qui peut encore nier l’influence d’un ROUSSEAU sur tant de peintres, les plus divers d’ailleurs et pas seulement PICASSO ? Ou le rôle précurseur d’un Jules Lefranc ?) ; l’univers si personnel de chacun d’eux, avec leurs idiosyncrasies, est établi sur les valeurs essentielles de la grande peinture, et il serait bien temps d’étudier cela avec le sérieux qui s’impose pour les mettre ou les remettre à leur juste place. Il est indéniable que TOUSSAINT partage avec eux toutes ces valeurs et toutes leurs vertus. Pourtant, il s’en démarque peu à peu avec le temps, avec l’affirmation d’une œuvre qui prend de la hauteur aussi.

Raphaël TOUSSAINT m’apparaît plutôt comme un peintre singulier et atypique, qui s’est affranchi de toute « école » et même de maints apports référentiels.

Il me fait penser très curieusement à un BALTHUS, à certains égards, pourtant sur un tout autre versant de l’art, qui s’est lui aussi affranchi très vite des étiquettes qu’on a voulu lui coller. Sans doute aussi à cause de certains points communs. 

Tous les deux, par exemple, reprochent à la peinture non figurative, d’avoir délaissé le paysage et la Nature, qu’ils considèrent comme fondamentalement liés à l’essence de l’art.

Et comme lui, qui façonnait son œuvre à travers le prisme délibéré du Quattrocento, TOUSSAINT conçoit la sienne à travers le filtre de toute une tradition classique, celle de la grande peinture flamande (des BREUGHEL, à l’évidence), italienne (et pas seulement RAPHAËL) des maîtres de 18e (auxquels on pense moins), et des grands paysagistes français.

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Chez Toussaint, les courants les plus opposés qui traversent son œuvre, l’enrichissent fortement et trouvent leur résolution au sein même de cette pluralité. C’est une œuvre qui transcende tous ses composants établis sur d’apparents paradoxes, à l’image de cette lumière unique, qui donne une « griffe » à tous ses tableaux, épurée jusqu’à évoquer l’intemporel (certains pourraient dire surréel), d’un monde qui apparait comme un « ailleurs » propre à la grande poésie, pure et magique, avec surtout la musicalité de ses harmoniques, qui fait l’unicité de l’univers des maîtres. Pourtant, autre paradoxe, même s’il traite plus souvent des sujets qui se réfèrent au passé, ou plutôt à un monde « meilleur », plus humain, que nos contemporains devraient rechercher vivement, alors qu’ils s’en éloignent, le style de l’artiste, allié à un humour affiché qui marque bien une distanciation consciente (qui devrait confondre les critiques de ceux qui ne voient peut-être pas clairement l’aspect « moderne » de son œuvre, puisque c’est bien là un de leurs critères, non ?),

montre bien que TOUSSAINT est un artiste de son temps.

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Son pseudonyme même, Raphaël TOUSSAINT, qu’il porte comme en exergue, souligne l’aspect délibéré de sa démarche, et en dit long déjà sur tous les paradoxes dont il joue, et qui établissent autant de lignes de force dans sa peinture.

Pour moi, TOUSSAINT est un peintre phare, qui donne à « voir » (au sens profond où pouvait l’entendre BRETON), un peintre majeur, et il faut prendre le temps de percevoir les multiples facettes de cette œuvre, qui font sa grandeur.

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Loïs LEVANIER (Critique d’Art)

Extrait du catalogue de l’exposition au Musée de l’Abbaye Sainte-Croix, Les Sables d’Olonnes
Mars 2001

Photos de Simon Bourcier et Marie-Noëlle Peridy